Suisse et cybercriminalité économique : encore une histoire de fromage ?

Auteur
Etudiant du MAS LCE
Thématique
Cybercriminalité et nouvelle technologie

La Suisse est régulièrement vue comme une nation économiquement et socialement stable, très souvent en tête des classements internationaux sur de multiples critères tels que le PIB par habitant ou encore la qualité de vie. En parallèle, la géographie a été généreuse avec le pays. Des lacs, des forêts et surtout une chaîne de montagne sublime mais également très avantageuse : les Alpes !

En effet, depuis bien longtemps, les paysages helvètes servent de réservoirs naturels pour l’armée afin de protéger et riposter au mieux en cas d’attaque extérieure. Ainsi, les nombreux abris atomiques, stocks militaires et autres galeries souterraines sont bien dissimulés au cœur des montagnes et de ce fait, la Suisse s’est vue attribuée l’image d’un gruyère.
Toutefois, si le gruyère géographique a jusque-là des allures protectrices, le pays constate depuis quelques années que les trous de son emmental numérique ont permis une expansion rapide d’un phénomène extrêmement nuisible : la cybercriminalité. Il s’agit de l’ensemble des infractions numériques correspondant essentiellement aux infractions pénales sur les réseaux de télécommunication et tout particulièrement internet1« Criminalité numérique ». Office fédéral de la statistique, https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/criminalite-droit-penal/police/criminalite-numerique.html – :~:text=Introduction,de télécommunication, en particulier internet. (consulté le 30 août 2023)..
Actuellement, la cybercriminalité est constituée de cinq grands domaines dont le plus répandu est de type économique. Il regroupe une multitude de modes opératoires2« Les modes opératoires en criminalité numérique ». Complément de l’aide à la saisie pour la statistique policière de la criminalité (SPl), https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/criminalite-droit-penal/police/criminalite-numerique.assetdetail.21844120.html. (consulté le 30 août 2023). dont le but est de s’enrichir de manière illégale. Cela engendre donc une perte financière pour les victimes.

En premier lieu, l’article présentera trois modes opératoires de la cybercriminalité économique qui sévissent de manière récurrente en Suisse. Dans un second temps, il s’agira d’analyser les statistiques liées à ces modes sur la période 2020-2022 afin de mieux mesurer l’ampleur du phénomène dans le pays puis d’observer quelles sont les causes à l’origine de tels résultats.

Cyber-escroquerie / Phishing / Ransomware – Définitions

Depuis plusieurs années, la cybercriminalité économique s’est taillée une place de choix dans le monde des infractions. Il y a notamment trois phénomènes récurrents qui sévissent à travers tout le pays : la cyber-escroquerie, le phishing et le ransomware.

La cyber-escroquerie représente la forme numérique de l’escroquerie. C’est également le mode opératoire le plus répandu de la cybercriminalité économique. La statistique policière en recense actuellement douze types.
Le Code pénal (Code pénal suisse du 21 décembre 1937 (RS 311.0) définit l’escroquerie à l’art. 146 : « Quiconque, dans le dessein de se procurer ou de procurer à un tiers un enrichissement illégitime, induit astucieusement en erreur une personne par des affirmations fallacieuses ou par la dissimulation de faits vrais ou la conforte astucieusement dans son erreur et détermine de la sorte la victime à des actes préjudiciables à ses intérêts pécuniaires ou à ceux d’un tiers »3« Escroquerie ». Article 146 code pénal suisse, https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/54/757_781_799/fr (consulté le 30 août 2023).. La cyber-escroquerie reprend ces méthodes en les appliquant sur internet.

Le phishing, également appelé « hameçonnage », est une méthode très courante de cyber-escroquerie. Elle consiste à se procurer les données confidentielles d’une victime (numéro de carte bancaire, mots de passe, …) afin de pouvoir, in fine, effectuer des transferts bancaires ou encore des achats en ligne4« Phishing ». Prévention Suisse de la Criminalité, https://www.skppsc.ch/fr/sujets/internet/phishing/ – :~:text=Pour éviter d%27être victime,par courriel ou au téléphone. (consulté le 30 août 2023). 5« Hameçonnage (Phishing) ». Centre national pour la cybersécurité NCSC, https://www.ncsc.admin.ch/ncsc/fr/home/cyberbedrohungen/phishing.html (consulté le 30 août 2023).. Afin d’obtenir les informations susmentionnées, l’escroc fait appel à la bonne foi, à la crédulité et à la serviabilité des victimes. Pour cela, il envoie un courriel ou un sms frauduleux répliquant les informations d’un expéditeur officiel contenant un message propre à inciter la victime à transmettre des informations confidentielles. Dès qu’elles seront entre ses mains, le pirate informatique pourra les utiliser à des fins pécuniaires.

Le ransomware ou rançongiciel est issu de la famille des logiciels malveillants ou malwares. Ces derniers consistent à pénétrer dans un système informatique afin de pouvoir s’emparer des données qui y sont stockées et ainsi les exploiter à des fins diverses. Dans le cadre du ransomware, le hacker (pirate informatique) va s’emparer des données, les chiffrer afin qu’elles ne soient plus accessibles pour ses utilisateurs et finalement demander une rançon en échange de la restitution (potentielle) desdites données6« Ransomware ». Centre national pour la cybersécurité NCSC, https://www.ncsc.admin.ch/ncsc/fr/home/infos-fuer/infos-unternehmen/aktuelle-bedrohungen/ransomware.html (consulté le 30 août 2023)..

Des chiffres alarmants

Afin d’observer le poids que représentent les trois modes opératoires susmentionnés à l’échelle du pays, nous nous concentrons sur les données statistiques disponibles des trois dernières années (2020-2022).

La cyber-escroquerie est responsable de la majorité des infractions de la cybercriminalité économique avec une part de 74% en 2022. Elle représente même la plus grande part de toutes les infractions numériques sur une même année (66%). Un chiffre globalement stable sur la période étudiée. On observe également une augmentation de 35% du nombre de cyber-escroqueries, passant de 16’395 à 22’207 infractions entre 2020 et 2022. Quant au taux d’élucidation, il est de 33% sur la période étudiée et n’a cessé de diminuer en termes annuels, passant de 37,6% à 30,1%7« Criminalité numérique: Modes opératoires de criminalité numérique et personnes lésées. », Office fédéral de la statistique, statistique policière de la criminalité, tableau Excel, https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/actualites/quoi-de-neuf.assetdetail.24368399.html (consulté le 31 août 2023)..

Le phishing est le mode opératoire qui a le plus évolué en Suisse. De 642 infractions recensées en 2020, ce chiffre est passé à 2’236 infractions en 2022, ce qui représente une augmentation colossale de 248%8Voir lien n°7.. Ceci peut être interprété comme le signe d’une infraction qui semble parfaitement fonctionner. Son taux d’élucidation n’est, en moyenne, que de 7% et a diminué de 32% sur la période étudiée9Voir lien n°7..

Le ransomware joue un rôle plus modeste parmi ces infractions. Ce mode opératoire a augmenté de 38% durant ces trois années. Bien que le nombre de ransomware soit plutôt faible en comparaison des cyber-escroqueries (307 recensements en 2022), ces derniers restent toutefois très nuisibles et peuvent conduire à des situations dramatiques10Voir lien n°7.. Le taux d’élucidation est extrêmement faible avec une moyenne 1,3%. La diminution de ce taux a été de 27% entre 2020 et 202211Voir lien n°7..

Le constat est saisissant. Non seulement les infractions de ces trois modes opératoires se multiplient à un rythme effréné mais elles sont également peu résolues. A noter que ces statistiques ne concernent que les cas d’infractions dénoncées. Ils sont en réalité bien plus nombreux12« La cybercriminalité est en forte croissance en Suisse. Le nombre d’infractions a augmenté de 24% avec plus de 30’000 cas l’an dernier et a atteint 40% à Neuchâtel. », RTS Play, 22 Mars 2023, https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/la-cybercriminalite-est-en-forte-croissance-en-suisse–le-nombre-dinfractions-a-augmente-de-24-avec-plus-de-30000-cas-lan-dernier-et-a-atteint-40-a-neuchatel-?urn=urn:rts:video:12975486, (consulté le 10 septembre 2023).. Et si je parlais des trous de l’emmental numérique, il se pourrait à la vue de ces chiffres, que le terme raclette soit plus adapté, tant le pays semble fondre sous le poids toujours plus gros de la cybercriminalité économique.
Cependant, je pense que la hausse des ransomware peut être difficilement critiquable. Les hackers utilisent des techniques toujours plus complexes et le manque de main d’œuvre dans le domaine de la cybersécurité ne permet pas toujours de suivre la cadence imposée par de tels actes. En revanche, les chiffres de la cyber-escroquerie et du phishing pourraient être drastiquement réduits selon moi. En effet, les phénomènes ne sont pas nouveaux et il y a encore trop de personnes qui ne sont pas attentives aux dangers auxquels elles s’exposent malgré des rappels à la prudence et des conseils pour mieux se protéger contre ces phénomènes.

Des causes multiples

Les causes évoquées ci-dessous expliquent la croissance dangereuse de la cybercriminalité économique, notamment les trois modes opératoires observés, sans pour autant privilégier le choix de l’un d’entre eux.

a) IOT

Vous bloquez sur la recette du papet vaudois ? Alexa, l’assistant personnel d’Amazon vous aidera à la réaliser. Un programme n’est pas à la hauteur de votre redevance Serafe ? Votre smartphone fera le nécessaire pour se connecter à Netflix et l’afficher sur votre téléviseur.

Ce qui est décrit ci-dessus s’appelle l’internet of things (IoT) ou internet des objets. Il désigne les objets intégrant des capteurs, des logiciels et d’autres technologies en vue de se connecter à d’autres terminaux et systèmes sur Internet afin d’échanger des données avec eux13« Qu’est ce que l’internet of things? », https://www.oracle.com/ch-fr/internet-of-things/what-is-iot/ – :~:text=L%27Internet of Things (IoT) décrit le réseau de,échanger des données avec eux.. L’IoT facilite la vie des utilisateurs mais les objets en question ne sont généralement pas assez sécurisés. Ils sont une porte d’entrée idéale pour les cybercriminels qui pourront en tirer des informations et les exploiter en vue de réaliser des actes malveillants14« Cybercriminalité, ou la fin de la vie privée ». Investigations & enquêtes, https://www.youtube.com/watch?v=RNeUv5D9-rg , (Consulté le 30 novembre 2023)..

b) Numérisation

La numérisation15« Définition de la numérisation ». https://www.walkme.com/fr/glossaire/numerisation/ – :~:text=La numérisation désigne le processus,exemple, est de la numérisation. désigne le processus de rendre quelque chose numérique. Par exemple, une facture papier peut être numérisée grâce à un scanner qui créera une copie numérique enregistrée sur le serveur informatique de l’entreprise. De par son enjeu économique, la numérisation représente une quantité astronomique de données que les cybercriminels exploitent largement.

c) Prestataires en cybersécurité

Confier ses données à un prestaire de services n’est pas non plus sans risque et ce n’est pas la Confédération qui dira le contraire16« Cyberattaque contre Xplain: Des données de la Confédération sont sur le darknet ». Blick, 8 Juin 2023, https://www.blick.ch/fr/news/suisse/cyberattaque-contre-xplain-des-donnees-de-la-confederation-sont-sur-le-darknet-id18647903.html (consulté le 8octobre 2023). 17« Attaque contre Xplain: des données de la police militaire également publiées (update) ». ICTjournal, 25 Août 2023, https://www.ictjournal.ch/news/2023-08-25/attaque-contre-xplain-des-donnees-de-la-police-militaire-egalement-publiees-update, (consulté le 8 octobre 2023). 18« L’administration fédérale touchée par une nouvelle attaque ». RTS Info, le 15 Novembre 2023, https://www.rts.ch/info/suisse/14468736-ladministration-federale-touchee-par-une-nouvelle-cyberattaque.html, (consulté le 5 décembre 2023).. D’ailleurs, une étude montre que les entreprises font souvent appel à un prestataire informatique en matière de cybersécurité et ce, sans pour autant connaître les compétences de ce dernier. Seule la moitié des PME interrogées peuvent confirmer une certification de sécurité reconnue de leurs prestataires19« Les PME suisses n’accordent pas assez d’importance à la cybersécurité malgré des menaces croissantes ». https://www.mobiliere.ch/la-mobiliere/medias/communiques-de-presse/les-pme-suisses-n-accordent-pas-assez-d-importance-a-la-cybersecurite-malgre-des-menaces-croissantes, (consulté le 2 septembre 2023).. Pourtant, il existe des solutions et des conseils multiples afin de les évaluer, tels que des audits ou des labels20« Collaborer avec des prestataires externes de services informatiques ». Centre national pour la cybersécurité, https://www.ncsc.admin.ch/ncsc/fr/home/infos-fuer/infos-unternehmen/aktuelle-themen/zusammenarbeit-it-provider.html, (consulté le 3 Septembre 2023)..

d) Mode de consommation

L’explosion du e-commerce21« E-commerce et e-banking ». https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/culture-medias-societe-information-sport/societe-information/indicateurs-generaux/menages-population/ecommerce-ebanking.html, (consulté le 10 décembre 2023). a changé notre mode de consommation et a plus que doublé en Suisse en six ans22« Tous comptes faits: l’Internet suisse en chiffres ». https://www.hostpoint.ch/fr/blog/tous-comptes-faits-l-internet-suisse-en-chiffres/, (consulté le 3 décembre 2023)., permettant aux cybercriminels de récupérer les données personnelles des utilisateurs depuis des sites web insuffisamment sécurisés.

e) Évolution et progrès de la cybercriminalité

La professionnalisation de la cybercriminalité est également un élément important. On y retrouve des organisations criminelles, des hackers étatiques et même des amateurs. Les progrès technologiques ont permis un véritable essor du domaine avec un gigantesque écosystème où tout se marchande : de l’apprentissage de techniques cybercriminelles à l’achats de logiciels malveillants23« L’incroyable décennie de la cybercriminalité ». https://arcticwolf.com/resources/blog-fr/lincroyable-décennie-de-la-cybercriminalité/, (consulté le 10 décembre 2023). 24« Cybercriminalité, des attaques bien réelles | ARTE ». https://www.youtube.com/watch?v=XQi6aO2CSgY (consulté le 5 décembre 2023). 25« Selon Europol, le crime organisé a pris le virage du numérique ». Le Monde économique, 12 Septembre 2023, https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-selon-europol-le-crime-organise-a-pris-le-virage-du-numerique-91520.html, (consulté le 10 décembre 2023)..

f) Phénomènes amplificateurs

Les évènements exogènes expliquent également les chiffres précités. Par exemple, la pandémie du covid-19 a conduit à adopter des mesures d’urgence dont la sécurité informatique n’a pas été une priorité absolue. Dès lors, des millions de personnes ont dû télétravailler avec un matériel souvent moins sécurisé qu’en entreprise. D’après les statistiques d’Interpol, la cyber-escroquerie et le phishing représentaient les principales cybermenaces durant cette pandémie avec 59% des données reçues des pays membres. Les ransomwares et autres logiciels malveillants arrivaient en deuxième position avec 36%26« Un rapport d’INTERPOL fait état d’un taux de cyberattaques très préoccupant durant le COVID-19 ». https://www.interpol.int/fr/Actualites-et-evenements/Actualites/2020/Un-rapport-d-INTERPOL-fait-etat-d-un-taux-de-cyberattaques-tres-preoccupant-durant-le-COVID-19, (consulté le 10 décembre 2023)..

g) La Suisse comme place stratégique

La Suisse est un pays qui possède un système financier robuste, des industries de pointes et de nombreuses organisations diplomatiques. Cela en fait une cible de choix pour les cybercriminels27« La Suisse est une cible privilégiée pour les cybercriminels ». https://www.kmu.admin.ch/kmu/fr/home/actuel/interviews/2023/la-suisse-est-une-cible-privilegiee-pour-les-cybercriminels.html, (consulté le 10 décembre 2023).. Cependant, les entreprises helvétiques, notamment les PME, n’en feraient pas assez pour lutter contre la cybercriminalité. Une étude révèle que 62% des PME estiment qu’une cyberattaque représente un risque faible pour leur entreprise et seulement 12% qualifient le risque d’élevé28« Étude d’AXA: seule une PME sur deux a défini des règles pour la création de mots de passe ». https://www.axa.ch/fr/aproposdaxa/medias/communiques-presse/derniers-communiques-presse/20220830-pme-etude-cybersecurite.html (consulté le 2 septembre 2023).. Pourtant, il ne s’agit pas de savoir si on sera une victime mais plutôt quand. Or, les PME ont des ressources financières et matérielles plus limitées que les grandes entreprises du pays et les hackers sont sans scrupules à ce niveau29« La cybercriminalité génère des milliards et pousse des sociétés vers la faillite ». https://www.rts.ch/info/sciences-tech/12173038-la-cybercriminalite-genere-des-milliards-et-pousse-des-societes-vers-la-faillite.html, (consulté le 8 octobre 2023)..

h) Entraide nationale et internationale

Le centre national de cybersécurité (NCSC) qui est devenu un office fédéral constate que l’entraide cantonale doit encore être renforcée avec une modification des bases légales dans ce domaine. Une approche commune, une standardisation des processus et des échanges directs faciliteraient la coopération entre cantons. Ces mesures font partie de la nouvelle stratégie du NCSC. Cependant, cette stratégie est très récente et tout n’est pas encore mis en œuvre pour renforcer l’entraide entre cantons30« Objectif: Lutte et poursuites pénales efficaces contre la cybercriminalité ». https://www.ncsc.admin.ch/ncsc/fr/home/strategie/ziele-massnahmen/ncs-ziel-effektive-strafverfolgung.html, (consulté le 11 décembre 2023)..
Au niveau international, la Suisse participe aux instances comme Europol ou Interpol. Toutefois, la cybercriminalité évoluant rapidement, elle oblige les autorités de poursuites pénales à réagir très vite. Malheureusement, les demandes de coopération en matière d’entraide pénale internationale ont une vitesse d’exécution inadaptée et des moyens trop limitées. Sur le plan légal, il est donc urgent de créer des instruments qui puissent être adaptés à la coopération entre pays31« Coopération internationale des autorités pénales dans la lutte contre la cybercriminalité ». https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20233197, (consulté le 11 décembre 2023)..

De mon point de vue, je dirais que la Suisse a su avancer aussi vite que possible dans un monde toujours plus connecté mais aussi lentement que nécessaire avec la cybersécurité. Désormais, elle paie le prix fort d’une insouciance coupable et d’une stratégie trop individuelle, tant sur son sol qu’à l’international.

Conclusion

La transformation numérique de notre société a permis l’explosion des cas de cybercriminalité économique et la Suisse n’échappe pas à ce constat. Si le gruyère géographique a été parfaitement exploité, notre emmental numérique n’est que le reflet de nos comportements désinvoltes en matière de cybersécurité. Désormais, le choix nous est laissé : devenir aussi robuste qu’un Sbrinz ou finir en fromage râpé.